Sasha Deheneffe au rebond, vingt ans après Marc, son père
Le Namurois de 18 ans figure dans l'équipe belge de basket-ball 3x3 qui entame, ce mercredi, son parcours aux Jeux Olympiques de la Jeunesse, à Buenos Aires, en Argentine
- Publié le 10-10-2018 à 13h11
- Mis à jour le 10-10-2018 à 13h12
Le Namurois de 18 ans figure dans l'équipe belge de basket-ball 3x3 qui entame, ce mercredi, son parcours aux Jeux Olympiques de la Jeunesse, à Buenos Aires, en Argentine.
Inévitablement, on associe son nom, Deheneffe, à l’histoire du basket-ball belge. Son père, Marc, et son oncle, Jean-Jacques, en ont marqué l’histoire des années 90, jouant pour des clubs aussi emblématiques que Braine, Malines, Ostende, Charleroi, Namur et Mons.
Né le 11 septembre 2000, à… Namur, Sasha ne les a pourtant pas connus joueurs.
"L’un et l’autre ont achevé leur carrière fin des années 90, juste avant ma naissance. Mais, dès mon plus jeune âge, on m’a souvent parlé de mon père. Encore maintenant, forcément… J’ai vu des photos et des vidéos de lui. C’est tout ce que je connais de sa carrière pro. Et puis, moi, j’ai commencé par la natation, pour le plaisir, et le football, en club !"
Pendant sept ou huit ans, Sasha Deheneffe a, en effet, évolué en équipes d’âge à Émines, une section de la commune de La Bruyère, près de Namur, rendue célèbre par une certaine… Nafi Thiam !
"Nous sommes effectivement de la même région ! Et c’est là que je jouais au foot jusqu’à ce que je commence à assister aux matches de basket de mon frère aîné, Samuel (28 ans) , avec lequel j’ai pris l’habitude de jouer un peu. Puis, à l’âge de 12 ans, je me suis entraîné à Malonne et à Belgrade, en D2, où évoluait mon frère."
Désormais âgé de 18 ans, Sasha mesure 1,94 m pour 85 kg et évolue à Liège, en Régionale 1, l’antichambre de l’équipe première.
"Je suis parti à Liège Basket parce que le club y donne une chance aux jeunes. J’ai d’ailleurs trois potes, un an plus âgés que moi, qui ont été intégrés au noyau pro. Et puis, c’est également à Liège que j’ai entamé mes études de kiné. Là, c’est un pur hasard. A priori, je voulais étudier le Droit. Mais, en sixième secondaire, on m’a proposé d’effectuer mon stage de fin d’année chez mon cousin, qui est kiné. L’expérience m’a beaucoup plu, d’autant que j’y voyais aussi l’opportunité de travailler dans le monde sportif."
C’est ainsi que Sasha Deheneffe étudie la kiné et joue au basket-ball à Liège, où il s’entraîne à raison de quatre séances par semaine avec un ou deux match(es) le week-end.
"Je joue avec la R1, mais on m’appelle souvent pour évoluer avec une autre équipe, ce qui me permet d’emmagasiner de l’expérience."
En revanche, au niveau national, Sasha Deheneffe a, jusqu’ici, été souvent déçu.
"De 16 à 18 ans, je figurais toujours dans la présélection, mais mon nom tombait par la suite ! J’en suis venu à me demander ce qui me manquait. Alors, croyez-moi, quand j’ai appris ma sélection pour les JOJ 2018, j’ai été le plus heureux. D’autant que nous ne sommes que quatre dans l’équipe. Et, surtout, que cette opportunité, nous la devons à quatre autres gars, nés en 1999, sacrés champions du monde, mais désormais trop âgés pour l’événement auquel nous participons à Buenos Aires."
Une compétition qui se disputera sur un format particulier, n’ayant rien à voir avec le basket-ball traditionnel.
"Exact ! Il s’agit d’un trois contre trois , sur un seul panneau. Disons que c’est moins tactique, mais plus instinctif. Il n’y a pas de schémas. Je dirais que cette compet se rapproche du streetball . Mais c’est un rêve de pouvoir y participer !"
Au programme, il y aura trois matches de poule et, selon le classement, la possibilité de décrocher une médaille olympique.
"Nous sommes particulièrement excités à l’idée de représenter la Belgique, tout en ayant l’opportunité de côtoyer d’autres sportifs. La découverte sera totale à tous les points de vue…"
Une belle récompense, déjà, pour Sasha qui, depuis son arrivée à Liège, envisage une carrière pro. Comme son père et son oncle…
"Je me verrais bien partir aux États-Unis, dans un College , où il y a de nombreuses facilités sportives et où le basket-ball est très populaire, puis revenir en Europe avec un bagage physique, technique et tactique renforcé. À voir avec mes parents… Mon père m’encourage, me pousse vers le sport, ma mère, plutôt vers les études. Moi, j’essaie de concilier les deux au mieux. Mais je n’en suis qu’à mes débuts."
N’en doutons pourtant pas : on entendra encore parler d’un Deheneffe dans le petit monde du basket-ball belge.